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Bertrand et moi
Anzin

Ecole B. Tavernier

À peine plus loin, dans une rue d'Anzin, un arrêt à l'école maternelle où Bertrand Tavernier a tourné en 1999 « Ça commence aujourd'hui ».

Sur la grille, les journaux de l'époque et un écriteau « 30% de colère et 70% d'amour ». Ça papote au sujet du film scénarisé par Tiffany Tavernier et Dominique Sampiero. Corinne Aghte, la locale, y tient un rôle. Lorsque l'équipe technique a débarqué « avec des énormes camions, le ciné-restau, les caméras, le quartier a pris une allure des plus magiques ». Le quotidien des familles de l’école pétillait. Puis le clap de fin. Bertrand et ses camions sont partis. Qu’à cela ne tienne, elle est rebaptisée « École Bertrand Tavernier » et il revient pour l’inauguration. Corinne Aghte est là bien sûr, « Les yeux de Bertrand sont plein de larmes, les nôtres aussi. Il s'en va, mais ne nous quitte pas vraiment, pas tout de suite, pas comme ça. Il s’inquiète pour les enfants et veut s’assurer qu’ils vont bien, qu’ils ne manquent de rien ». Alors il écrit, envoie des colis remplis de bonbons, de biscuits et de beaucoup de tendresse pour les familles.

Lumières sur Anzin.

Corinne se souvient, « sans lui, rien ne serait ».

De Bertrand Tavernier à la naissance des Souffleurs d'Art. Un casting, un film puis la vie est ainsi faite, une dose de hasard, une pincée de rencontres, une bonne ration de travail saupoudrée de passion, le tout mélangé par le temps.

« Bertrand a posé ses caméras dans l’école maternelle, un casting a eu lieu pour offrir quelques rôles. Il voulait des gens du territoire, des purs et vrais dont certains vivaient certainement des situations similaires à celles décrites dans son film », raconte, encore émue, Corinne Agthe qui se souvient du casting. « Enregistrement prévu dans 10 minutes. Stress, trac, angoisse… vous êtes prêts ? Euh… Oui non ! Moteur, ça tourne ! (...) Coupez ». Corinne voit l'assistante-réalisatrice se diriger vers elle, « Vous, je vous veux ! ». Le temps s'arrête, sourires, regards, elle a peu dormi cette nuit-là.

Quelques semaines après, l'équipe technique débarque à Anzin. « La vie de l’école continuait presque normalement, pour ne surtout pas trop perturber les enfants, c’était une des volontés de Bertrand ».

« J’étais subjuguée par la technique, l’organisation d’une scène, les tests son, lumière, les déplacements caméra (…) puis la sympathie et la patience de Bertrand, et surtout observer la scène ensuite sur le moniteur : plus beau que la réalité. Des magiciens, moi je vous le dis ! », narre Corinne.

Puis le temps passe...

« Bertrand, Tiffany et Dominique nous incitent à continuer. C’est donc tout simplement qu’est née ma première association de théâtre fondée avec Yamina une maman d’élève. On écrit ensemble, je me lance dans la mise en scène et Bertrand nous envoie un chèque pour aider au démarrage de l’association ». Corinne lui écrit régulièrement, Bertrand et Tiffany offrent leurs conseils en retour. Un an plus tard « Histoires d’elles » faisait sa première au théâtre d’Anzin, sous leurs regards émus.

Et le temps fait son œuvre...

Corinne fonde ensuite « Souffleurs d’Art » avec trois amis. Aujourd'hui, la compagnie se porte à merveille, a un vrai public et aime réconcilier les scolaires avec le classique et Molière ! « Mille mercis Bertrand, sans lui, rien ne serait. ». Et l’aventure est loin d’être terminée.

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